Un autre regard (2010-2016)
Décembre 2016 : Rembrandt intime au Musée Jacquemart-André
Quel bonheur de retrouver le Maître du clair obscur conjuguant rayon de lumière et enveloppe de pénombre et de méditation au sein d'un musée qui sent bon la cire du parquet en point de Hongrie ! Ces autoportraits, comme journal intime, reflet de l'âme humaine et miroir des paradoxes, mettent en évidence toute la finesse psychologique et force dramaturgique via l'audace du clair obscur dans une évidente virtuosité.
N'hésitez pas à vous poser pour visionner le film proposé avant le début de l'expo notamment sur ses habitudes : il vous permettra de revisiter comment il pouvait peindre les boucles de cheveux grâce au manche de pinceau dans la peinture fraîche, débuter la toile par le foncé pour mettre les touches claires, ou bien encore explorer les typologies de portrait oscillant entre l'officiel, la commande, l'intime et l'imaginaire.
Van Gogh écrira : "les portraits peints par Rembrandt, c'est plus que la nature; ça tient de la révélation". Alors révélez-vous à la redécouverte des toiles du premier peintre qui m'a fait chavirer par sa capacité à saisir l'émotion de l'instant avec une toile improbable "La leçon d'anatomie du Dr Tulp".
Décembre 2016 : Icônes de l'art moderne, La collection Chtchoukine à la Fondation Louis Vuitton
Exposition très attendue et très médiatisée pour une vraie déception de mise en scène des oeuvres acquises au fur et à mesure du temps par Sergueï Ivanovitch Chtchoukine. La théâtralisation ne raconte aucune histoire et les oeuvres ne se répondent pas, sauf à considérer la salle 6, intitulée La Grande Iconostase, qui vous plonge intégralement dans la période tahitienne de Gauguin et vous dévoile l'attraction du collectionneur pour les expressions artistiques primitivistes et orientalistes.
Une surprise : la version des Tournesols par Gauguin himself!
Une satisfaction personnelle : la découverte de 2 artistes russes, Popova et Klioune, qui proposent une synthèse picassienne et expressionniste dans une démarche picturale alliant formes et coloris tapageurs.
Novembre 2016 : Magritte au Centre Pompidou
Ce n'est pas parce que Paul Eluard a écrit "la poésie est une pipe" que toute représentation d'une pipe doit vous bouleverser... En revanche, si vous allez à Beaubourg voir Magritte, et que vous n'aimez ni les pipes, ni les grelots, ni le bois, ni les canons, bougies, girafes et autres corps de femmes, vous allez devoir faire abstraction des objets (et des textes mis en scène et complètement illisibles!). Vous allez alors pouvoir découvrir l'adéquation entre les mots et les objets qu'ils représentent, ou l'amalgame entre passion philosophique et morcelage des images, ou bien encore la dichotomie entre lumière intérieure et extérieure. La flamme de la bougie viendra certes vous éclairer, tant dans la salle numéro 4 où surréalisme vache oscille entre illusion et perception, que dans la salle 5 avec le mythe de la caverne, si cher à Platon. Mais halte à la pipe & vive la peinture comme objet d'une interrogation sur la capacité de l'art à restituer le réel... (comme en témoignent ces 2 toiles!)
Octobre 2016 : Sous la superbe verrière du Grand Palais, la Fiac 2016 voit large, très large, en variant, s'il en était encore besoin, les genres. L'éclectisme est de mise en ce que des pépites cotoient quelques créations hors norme. Coup de projecteur sur cette note de caviar ou cette note saharienne ou cette note de vie... Après tout, pourquoi s'embêter à peindre : montrons l'envers du décor il n'y a que ça de vrai!
Août 2015 : Le Palais Galliera, Musée de la Mode de la Ville de Paris, célèbre la plus ancienne maison de couture encore en activité. Le style monastique et le bleu, qui font partie des codes de la Maison, sont particulièrement bien représentés, et démontrent, s'il en était encore besoin, l'intemporalité des modèles de Madame LANVIN. La richesse et la profondeur des dessins, tant des robes que des chapeaux, sont un régal pour les yeux. Il est cependant regrettable que l'espace n'ait pas été mieux agencé afin d'optimiser la mise en valeur et de faire rayonner les oeuvres... Un vrai coup de coeur pour la roble "Apollo
Août 2015 : Une autre forme d'art et d'univers avec l'exposition Harry Potter! L'espace d'un instant, car l'exposition est extrêmement rapide, vous vous prenez au jeu et entrez définitivement à Poudlard avec un réalisme déconcertant. Du choipeau magique aux mandragores de Madame Chourave, tout y est... pour le plus grand plaisir des petits et des grands qui ont conservé leur âme d'enfant!
Juillet 2015 : Jean-Paul Gaultier, au Grand Palais, aura été pour moi l'occasion de découvrir ou redécouvrir des pièces du créateur. La scénographie des oeuvres est inédite avec des mannequins plus vrais que nature et un réalisme déconcertant, qui vous entraîne dans un vrai défilé, grâce à un procédé technologique novateur. Le parcours mêle croquis, archives, costumes et autres extraits télévisuels pour évoquer tout le monde l'artiste et sa puissance d'âme. JPG = Je Promeus Généreusement ;-)
Mars 2015 : La Pinacothèque offre toujours de belles surprises: cette fois, j'ai eu la grande chance de croiser, en plus des incontournables de Klimt dont la frise Beethoven, quatre toiles d'Egon Schiele, un de mes petits chouchous. Cette exposition montrent des portraits de Klimt qui marient la dimension symboliste expressive et l'élément formel de impressionniste de l'art viennois au tournant du siècle. Cette Sécession m'aura permis de découvrir la "Chasse fantastique" de Franz Von Stuck & redécouvrir Klimt grâce aux "Feux follets". Seul regret: la foule bruyante et dans la surenchère artistique même si elle n'en connaît pas plus que moi sur le sujet...
Octobre 2013: La FIAC au Grand Palais
Comme tous les ans, le meilleur et le pire se côtoient... Pour le plus grand plaisir de nos yeux et la plus grande interrogation de nos neuronnes! Il est si facile de critiquer, surtout quand l'univers de certains artistes se révèle hermétique et/ou nécessite plusieurs degrés de lecture. Pour ma part, vrai coup de coeur pour le reflet de toutes les oeuvres à la lumière traversant les verrières du Grand palais: attendons la version 2014!
Septembre 2013: Felix Vallotton - Le feu sous la glace aux Galeries Nationales du Grand Palais
Peintre Nabi encore insuffisamment inconnu et décrypté, Felix Vallotton est reconnaissable grâce à ses couleurs raffinées et son coup de crayon précis. Il me faudra encore le redécouvrir pour être plus affûté dans ma capacité à argumenter sur le personnage. A réitérer!
Avril 2013: Eugène Boudin au Musée Jacquemart-André
Corot le surnommait "Le roi des ciels". Comme vous le savez, j'ai une profonde admiration pour les impressionnistes. Toutefois, j'ai toujours quelques difficultés à admirer le travail d'Eugène Boudin. Je découvre de jolies couleurs, sans jamais ressentir la même émotion que devant un Monet. Marcel Proust disait de ce dernier qu'il était le "coloriste des jardins"... Selon moi, Boudin est un "photographe de son époque".
Mars 2013: Edouard Manet à la Royal Academy of Art de Londres
Avec cette première rétrospective qui lui est consacrée au Royaume-Uni, la Royal Academy dresse un singulier portrait du peintre. Celui d'un homme qui n'avait pas besoin de travailler pour vivre, qui fréquentait la haute société et était ami de Stéphane Mallarmé et Emile Zola. Cette complète liberté financière lui permit de s'affranchir des conventions de l'époque, raison pour laquelle son travail fut régulièrement refusé par les galeries. Heureusement que le mythique Déjeuner sur l'herbe lui vaut aujourd'hui le surnom de "père de l'art moderne".
Mai 2012: La Collection Jonas Netter, Modigliani et Soutine à la Pinacothèque
Je sors tout juste de la Pinacothèque où je suis allée découvrir un ami des artistes de Modigliani et Soutine, un collectionneur de cœur! J'ai redécouvert Suzanne Valadon. Et j'ai distingué 2 choses dans l'œuvre d'Amedeo Modigliani: le regard énigmatique que tout le monde lui reconnaît et sa capacité à mettre des angles en second plan qui n'en sont pas! Véritable coup de cœur pour l'Homme au chapeau de Soutine (1919)!
Mai 2012: Edgar Degas et le Nu au Musée d'Orsay
Bluffée par le trait d'un réalisme troublant, passant d'une peau timide à une peau généreuse, la maîtrise du bistre relève de la photographie. Intéressante vision des maisons closes avec des scènes suggérées, et une véritable excellence du pastel pour des nus la plupart du temps de dos, le visage étant rarement source d'expression pour laisser place aux muscles et à l'action.
Février 2012: Henri-Edmond Cross & le Neo-Impressionnisme, De Seurat à Matisse au Musée Marmottan-Monet
Janvier 2012: Expressionnismus & expressionnismi à La Pinacothèque de Paris
It is the most relevant exhibition I have ever seen highlighting the 2 main trends about german expressionism. To be very honest, my preference was for "Brücke" (the bridge) vs "Der Blaue Reiter" (the blue rider) among which Kandinsky, Campendonk & Franz Marc are the most well known. But my most surprising discovery was Emil NOLDE with his "Taquineries" without hesitating: look at his colors and forms and you will see how astonished you will be. He is an amazing man describing the german historical context during the first world war... Let's go and visit this exhibition before March 11th: run, run, run...!
Novembre 2011: "Edvard Munch, l'oeil moderne" - Centre Pompidou
Munch, ou quel bonheur de parcourir Beaubourg en affinant la connaissance d'un artiste qui est le témoin de son temps au travers de ses peintures bien évidemment, mais aussi ses photos et ses films, sources d'inspiration de ses toiles. Je suis définitivement conquise par "l'oeil" d'Edvard qui a une capacité impressionnante à manager la dualité entre matérialité et immatérialité, et qui offre une abstraction pleine d'adaptations graphiques avec un symbolisme soutenu par des couleurs fortes. Tout un art de faire de la variante, une puissance picturale décuplée...
Novembre 2011: "Cézanne et Paris" - Musée du Luxembourg, Paris
Déçue, je l'ai été à la découverte de cette exposition qui devait être un vrai bonheur de redécouvrir l'oeil de Cézanne! Il est vrai que je n'apprécie guère le Musée du Luxembourg, de par son manque de théâtralisation notamment. Mais le pire a sans doute été dans la formulation des commentaires des toiles où nous avons la chance d'apprendre que l'épouse de Cézanne, Hortense de son prénom, est aussi "sublime que l'élégance d'une pomme! No comment...
Août 2011: "De Manet à Renoir, l'extraordinaire collection des époux CLARK" - Musée des Impressionnismes, Giverny
Si vous adorez fouler les allées des jardins de Giverny en imaginant Monet sur le prochain pont, vous serez également charmé par le Musée des Impressionnismes (ex Musée Américain) qui pour quelques semaines encore vous permet de confronter votre regard à d'autres peintres, trop méconnus à mon sens, et qui vous charmeront tout autant que les plus connus.
On peut dire que les époux Clark avait un sens aigü de la culture impressionniste et qu'ils nous font un très joli cadeau avec cette exposition. Votre oeil s'attardera sur les toiles d'un certain Alfred STEVENS, peintre belge et selon moi le photographe de la peinture, tellement sa résonance des couleurs nous fait croire à la simultanéité de la scène. Et si un doute était encore permis, laissez-vous tenter par une toile de Giovanni BOLDINI qui donne de l'éclat à tout ce qu'il voit!
Profitez des derniers week-ends ensoleillés jusqu'au 31 octobre pour faire de cette aventure impressionniste un régal pour les yeux!
Juillet 2011: Dans l'intimité des Frères Caillebotte - Musée Jacquemart-André
Je dois avouer que je n'avais jamais pris le temps de découvrir ce musée ô combien magnifique à l'extérieur, mais assez décevant dans la théâtralisation de ces oeuvres à l'intérieur. Votre oeil est tellement guidé par un chemin initiatique préconçu que la liberté du visiteur en devient quasi nulle. Le Musée Jacquemart-André offrait, pendant trois mois, l'opportunité de faire ce qu’aucun musée n’avait encore proposé : confronter directement les photographies de Martial aux œuvres de Gustave. Cependant, le manque de liant entre les interprétations de l'un et de l'autre ne permet pas une rencontre en profondeur des deux univers. Si vous êtes amateurs de photos en noir et blanc, vous apprécierez sans commune mesure les tirages sur toile tendue des scènes d'époque encadrant les portes qui donnent de la hauteur à cette exposition.
www.musee-jacquemart-andre.com
Novembre 2010: Monet - Musée Marmottan
Monet n'a voyagé que dans un seul but: trouver le motif & la lumière. Dans sa quête perpétuelle de sensations, vous comprendrez en quoi sa cataracte qui lui causa bien du souci nous aura offert un Monet hors du commun.
Si vous voulez connaître l'homme, allez à Marmottan. Si vous voulez voir l'artiste incontournable, allez au Grand Palais. Dans tous les cas, faites résonner cette superbe phrase: "C'est incroyable cette lumière qui se sauve en emportant la couleur"...!
Juin 2010 : Jacob MEJER DE HAAN - Musée d'Orsay
Si vous ne connaissez pas le juif biblique, la nature morte au homard, et les dunes du Poulud immortalisées par Meijer de Haan, courez au Musée d'Orsay! Partez à la découverte de ce peinte méconnu de l'époque de Gauguin. Vous aurez la chance de partager, grâce à la mise en scène intimiste de l'exposition, un Rembrandt qui peint du Van Gogh avec un très beau regard!
Mai 2010 : TURNER et ses peintres - Grand Palais de Paris
Inventaire panoptique des peintres de sa génération, le Grand Palais nous offre le parcours initiatique de Turner autour d'oeuvres contemporaines de Watteau, Le Lorrain, Rubens, Gainsborough et Rembrandt.
Il faut cependant avoir le courage d'aller jusqu'au terme de l'expo pour apprécier les prémices des impressionnistes et de l'abstraction par son amalgame de peinture et la densité de sa matière.
Avril 2010 : Edvard MUNCH ou "L'anti-cri" - Pinacothèque de Paris PROLONGATION JUSQU'AU 8 AOUT 2010!
Cette exposition est une excellente mise en lumière d'un artiste si méconnu mêlant souffrances, adoration des vampires et amours de la vie, des femmes, et de la nature. Edvard MUNCH vous transporte grâce à la myriade de techniques qu'il utilise : peintures, gravures sur bois, lithographies, coloriages... Le parti pris par le conservateur de ne pas réunir ces toiles mythiques conduit l'observateur à une découverte ou une re-découverte de la dualité de l'oeuvre et donc de l'homme.
Mon seul regret : l'absence de sa toile maîtresse "Le Cri"! Cette oeuvre aurait permis à tout un chacun de comprendre la mutation de son cheminement personnel et donc de son oeuvre, et ainsi de mettre en exergue l'apogée de son introspection. Allez admirer ce "peintre de la modernité" dans le labyrinthe atypique de la Pinacothèque!